Que veut réellement la femme ?
Écrit en espagnol par
notre ami Rudolfo
(Trad. Diane Leduc)
Le jeune Arthur fut surpris et capturé par le monarque du domaine voisin
en train de chasser furtivement dans ses bois.  Le roi aurait pu le tuer sur
le champ étant donné que c’était la loi pour les voleurs de propriété, mais
il s’émut devant la jeunesse et la sympathie de Arthur et, à la place, il lui
offrit la liberté mais à une condition : au terme de l’année il doit avoir
trouvé la réponse à la question suivante :
« Que veut réellement la femme ? ».

Cette question pourrait laisser perplexe tout homme plus sage, alors
imaginez Arthur à qui il lui semblait impossible d’y répondre.  De toute
façon, c’était mieux cela plutôt que mourir  pendu de sorte qu’il retourna
dans son domaine et commença à interroger les gens.

La princesse, la reine, les prostituées, les moines, les sages et jusqu’au
bouffon de la Cour….en somme, tout le monde mais personne ne put lui
donner une réponse convaincante.  Par contre, tous lui ont conseillé de
consulter la vieille sorcière, parce que seulement elle pouvait lui donner
la réponse.  Le prix serait cher vu que la vieille sorcière était populaire
dans tout le royaume et que le prix de ses services étaient exorbitants.

Arriva le dernier jour de l’année et Arthur n’avait plus d’autre choix que
d’aller la consulter.  Elle accepta de lui donner une réponse satisfaisante
à la condition qu’il accepte d’abord le prix à payer :

« Elle voulait se marier à Gawain, le chevalier le plus noble de la Table
Ronde et aussi l’ami le plus intime de Arthur ».

Le jeune Arthur la regarda, horrifié : elle était bossue et laide, n’avait qu’une
dent, dégageait une odeur qui donnait la nausée à un cochon, faisait des
bruits obscènes.  Jamais il n’avait rencontré quelqu’un d’aussi répugnant.

Il se sentait lâche devant la perspective d’aller demander à son ami depuis
sa naissance d’assumer une tâche si terrible; cependant, quand il a su le
pacte proposé, Gawain affirma que ce n’était pas un sacrifice excessif en
échange de la vie de son ami et de la préservation de la Table Ronde.  Son
mariage fut annoncé, donc la vieille sorcière, avec sa sagesse infernale,
répondit à la question :  « Que veut réellement la femme ? »  « Elle veut être
la souveraine de sa propre vie! » Tout le monde sut à  l’instant même que la
sorcière avait dit une grande vérité et que le roi Arthur serait sauvé.
Effectivement, en entendant la réponse, le monarque lui rendit la liberté.

Mais petite fut la noce à laquelle assista la Cour en entier et personne ne
s’est senti plus déchiré entre le soulagement et l’angoisse que le propre Arthur
lui-même.

Gawain s’est montré courtois, gentil et respectueux : la vieille sorcière fit
montre de ses pires manières, engloutissant la nourriture directement de
l’assiette sans se servir des ustensiles, émettant des bruits et odeurs
épouvantables.

Couvrons la nuit de noces d’un rideau discret et contentons-nous de
mentionner ce fait étonnant : quand Gawain, prêt pour aller au lit nuptial
attendant que sa femme le rejoigne….. Elle est apparue sous l’aspect d’une
donzelle plus belle que ce qu’un homme pouvait voir…… Gawain demeura
stupéfait et lui demanda ce qui était arrivé.  La jeune femme répondit que
c’est parce qu’il avait été courtois avec elle, et pour cette même raison, elle
a décidé que la moitié du temps elle se présenterait à lui sous son aspect
horrible et l’autre moitié du temps, sous son aspect attrayant.  Elle lui posa
donc la question :  lequel préférait-il pour le jour et lequel pour la nuit ?

Quelle question cruelle ?  Gawain se mit à faire des calculs : il aimerait avoir
une jeune femme adorable durant le jour pour pouvoir l’exhiber devant ses
amis et pour les nuits dans l’intimité de son alcôve, une vieille sorcière ? ou
préférait-il avoir une sorcière le jour et une belle femme dans les moments
intimes de sa vie conjugale ?

Le noble Gawain répliqua qu’il la laisserait choisir elle-même.  En entendant
cela, elle annonça qu’elle serait alors une belle dame et de nuit et de jour,
parce qu’il l’avait respectée et lui avait permis d’être maîtresse de sa propre vie.


 
 
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